lundi 23 mars 2015

La bipédie, une marche révolutionnaire


Il y a 6 millions d’années, nos ancêtres primates abandonnèrent la position quadrupède pour se tenir sur deux jambes. À elle seule, la bipédie allait non seulement marquer l’histoire de l’humanité, mais révolutionner le corps humain dans sa globalité, déclenchant des modifications physiologiques irréversibles majeures.

L’érection de la colonne vertébrale a eu, d’une part, un impact direct sur l’utilisation des sens. En s’éloignant du sol, et donc du nez, l’Homo erectus fut alors appelé à regarder au loin, privilégiant ainsi le sens de la vision au détriment de l’odorat (voir aussi Subodorer). Cette nouvelle réalité et stimulation sensorielle furent donc propices au développement du cortex visuel, occupant aujourd’hui le tiers de l’espace cérébral.

La libération des membres antérieurs a par ailleurs favorisé le développement de nouvelles aptitudes et habiletés comme se tenir, s’agripper, se hisser ou encore saisir des objets. Ultimement, beaucoup plus tard dans l’évolution de l’espèce humaine, cette nouvelle dextérité manuelle ouvra la voie à l’utilisation d’objets et à la fabrication d’outils.

Mais le changement le plus fondamental déclenché par la nouvelle posture est sans aucun doute énergétique. La quadrupédie étant beaucoup plus énergivore, la bipédie a en effet permis de libérer une quantité considérable d’énergie servant au développement de nouvelles fonctions cognitives.

Car même s’il ne représente que 2% de notre masse corporelle, le cerveau consomme à lui seul près de 20% de nos ressources en glucose et 20% de l’oxygène que nous respirons, faisant de lui l’organe le plus gourmand du corps humain (voir aussi La tête vs "le reste du corps").

Cette impressionnante consommation d’énergie s’explique du fait que le cerveau ne s’éteint jamais. Même lorsque nous dormons, celui-ci s’affaire à réorganiser les informations emmagasinées en plus de gérer les cycles du sommeil.

Bipède le plus répandu sur Terre, l’Homo sapiens est aujourd’hui considéré l’animal le plus intelligent de la planète. Disons seulement que, cognitivement parlant, il est le plus évolué. Pour le reste, seule l’Histoire nous le dira.